En ce jour du 31 mai 2022, le lycée Edouard Belin a été honoré d’accueillir en ses murs deux femmes extraordinaires à l’initiative de Mme Morales.

Eloisa Ruiz Nuñez et France Forga ont témoigné de leurs expériences douloureuses, de leurs histoires personnelles et familiales.

Deux femmes extraordinaires ont pu transmettre une partie de notre histoire, malheureusement trop souvent oubliée.

Eloisa nous a raconté une enfance difficile passée dans des orphelinats ; privée de ses parents et de ses frères. Ces derniers se sont trouvés dans l’obligation de travailler très jeunes dans des fermes pour amasser un petit pécule et pouvoir ainsi réunir tous les membres de la famille.

Dans l’orphelinat, les enfants ne possédaient même pas le droit de parler leur langue natale, et le courrier était censuré. Les deux petits durent trouver des subterfuges afin de faire parvenir des lettres à leurs autres frères pour qu’ils viennent les chercher.

Eloisa nous a également expliqué les derniers souhaits de sa mère mourante qui leur avait fait promettre de rester ensemble.  Ses paroles ont résonné en eux plus qu’elle ne l’aurait cru puisque, en effet, les enfants ne se sont jamais séparés et ont vécu soudés jusqu’à la fin.

France quant à elle, nous a parlé de l’organisation des camps de concentration et des actes de résistance de son père qui transportait des courriers des brigades internationales.

Elle-même n’a jamais connu la misère des camps étant donné qu’elle est née en France et qu'elle a été accueillie avec sa famille, par une femme bienveillante qui a même donné du travail à sa mère.

Son témoignage nous a montré que, même en temps de guerre, il existe toujours des âmes charitables et que la solidarité reste grande, venant de tous les pays du monde.

Effectivement, les brigades internationales étaient composées d’hommes et de femmes de différentes nationalités venant courageusement et surtout, volontairement, se battre pour la liberté et contre le fascisme.

Des années plus tard,  l’illettrisme d’Eloisa lui fait rencontrer France : des liens amicaux se tisent lors de rencontres autour des tables polyglottes du Café français de Vesoul durant lesquelles elles communiquent librement en espagnol en compagnie de notre professeure.

Elles sont très attachées à leur amitié qui s’est renforcée par leur maîtrise mutuelle du castillan et par leur vécu commun.

Ces deux femmes ont beaucoup touché l’assemblée ; les élèves ont été très émus par cette belle et forte rencontre.

Textes rédigés par des élèves de 1G6 et 1G7

Merci à elles et à notre professeure pour ce merveilleux moment !