Le parchemin
«L’écriture, c’est le temps qui trace » d’après Kheira Chakor. En effet, depuis que l’homme existe, il n’a jamais cessé d’écrire sur tout ce qu’il trouvait. Ces supports d’écriture n’ont d’ailleurs jamais cessé d’évoluer. Les murs des grottes, les tablettes d’argiles, le papier... Toutefois, le parchemin, originaire de Pergame, successeur du papyrus, a bouleversé l’histoire de l’écriture. Convoité à partir du II ème siècle de notre ère, il présente de nombreuses qualités et prend vite une place importante. Aujourd’hui, la plupart des ouvrages anciens conservés dans les archives ou les bibliothèques patrimoniales sont en parchemin.
Tout commence en Asie Mineure, à Pergame (Turquie actuelle). Cette ville bénéficiait d’une grande bibliothèque avec environ 200 000 livres. Cependant, elle fut détruite par un incendie. Après cet événement, le pharaon Ptolémée Epiphane (205-182 avant J.-C.), ne voulant pas qu’elle concurrence la bibliothèque d’Alexandrie, interdit strictement l’exportation du papyrus afin que les scribes de Pergame ne puissent pas reconstituer une bibliothèque. En manque de papyrus, les habitants de Pergame auraient donc inventé le parchemin aussi connu sous le nom de « peau de Pergame ». De plus, avec le développement du christianisme et des manuscrits religieux, le parchemin finit par remplacer complètement le papyrus au VIIème siècle. Si le parchemin est rapidement adopté par une grande majorité de la population, c’est en partie grace à ses qualités : résistant, lisse, moins cassant, plus mince mais il est cher et reserve à l’élite.
Suite à l’expansion du parchemin, deux façons distinctes de le créer sont apparues :
en Orient, les artisans musulmans découpaient le parchemin en morceaux, puis l’assemblaient
habituellement par cinq avant de le plier en deux. Sur une double page, un côté chair faisait généralement face à un côté poil et inversement ; en Occident, la peau était pliée une, deux, trois fois ou plus, tout dépendait des dimensions que souhaitait le copiste (professionnel qui copie des manuscrits). Généralement, ce procédé permettait de toujours mettre en vis-à-vis les côtés de même nature (chair/chair, poil/poil).
De plus, avant d’être confié au scribe (personne qui exerçait la profession d’écrire à la main), les parchemins recevaient une réglure. Cette réglure est un ensemble de lignes déterminant la surface écrite. Elle a pour utilité principale de guider le copiste ou scribe et de lui permettre de calibrer son écriture. Elle peut également servir de «décoration».
Pour conclure, les parchemins contiennent une grande partie de l’histoire. Grace à ses nombreuses qualités, il fut vite adopté par la population de Pergame d’abord puis dans le reste du monde. Sa très grande résistance a permis aux manuscrits de « tenir » jusqu’à aujourd’hui, permettant aux spécialistes de comprendre notre histoire, particulièrement l’histoire religieuse.
Sources :
-Université Paul Valéry Montpellier
-BnF Les Essentiels
Sarah Royer